Le congé maladie est une incapacité de travail due à la maladie, partielle ou totale, et ce, quelle qu’en soit la durée. Il peut être attesté par un médecin par le biais d’un certificat médical ou reconnu sur simple annonce de la collaboratrice ou du collaborateur malade à son employeur.
En Suisse, un arrêt de travail pour cause de grossesse est également associé à de la maladie.
Comment un congé maladie doit-il être géré d’un point de vue RH ?
Le mieux est de préciser le traitement d’un congé maladie dans un règlement d’entreprise. En voici les avantages :
Le droit au salaire ainsi que la procédure à respecter par la personne malade sont notamment des dispositions qui sont à mentionner dans un règlement d’entreprise. Il est d’usage, par exemple, de demander à la collaboratrice ou au collaborateur malade de prévenir sa hiérarchie et/ou le responsable RH sans attendre et de ne lui réclamer un certificat médical que dès le 4ème jour d’absence.
L’employeur est libre de décider d’un traitement plus ou moins souple en cas de maladie, s’il respecte au minimum le code des obligations (CO) et les éventuelles CCT auxquelles il est soumis.
L’éventuelle réduction du droit aux vacances est également un point important à mentionner dans un règlement d’entreprise. En effet, l’article 329b du Code des obligations (CO) prévoit que lorsqu’au cours d’une année de service, le travailleur est, par sa propre faute, empêché de travailler pendant plus d’un mois au total, l’employeur peut réduire la durée de ses vacances d’un douzième par mois complet d’absence. Ce délai est prolongé à 2 mois entiers en cas de grossesse.
À nouveau, l’employeur peut décider d’être plus généreux et de ne pas opérer de réduction.
Le droit au salaire de la collaboratrice ou du collaborateur malade va généralement dépendre de la couverture d’assurance indemnités journalières maladie qu’aura souscrite ou non l’employeur.
Si l’employeur n’a pas souscrit d’assurance, c’est l’article 324a al. 2 du Code des obligations qui doit être appliqué. Il y est précisé que durant la première année de service, pour autant que les rapports aient duré plus de 3 mois, l’employeur verse le salaire durant 3 semaines. Après la première année de service, le salaire est versé pour une période plus longue fixée équitablement, tenant compte de la durée des rapports de travail et des circonstances particulières.
Devant le manque de précision de cet article, des échelles de paiement ont été réalisées. Voici par exemple l’échelle bernoise, souvent utilisée dans ces situations :
*dès la 20e année d’ancienneté, un mois supplémentaire est octroyé pour chaque nouvelle
tranche de 5 années de service.
Si au contraire, l’employeur a décidé de souscrire une assurance, celle-ci devra au minimum couvrir ces prestations :
L’employeur peut demander de meilleures prestations comme un remboursement à hauteur de 90% voire de 100% du salaire. Bien évidemment, plus la couverture est élevée, plus la prime le sera.
La doctrine juridique et la chancellerie fédérale admettent que le salarié puisse récupérer des jours de vacances si l’incapacité survient au cours de vacances et que le salarié fournit un certificat médical daté. (Carruzzo Philippe, Le contrat individuel de travail, Zurich 2009 ; Eric Cerrottini, Le droit aux vacances, Thèse Lausanne).
Il n’y a par ailleurs pas encore d’arrêt du Tribunal fédéral sur cette question, il convient donc se montrer prudent et pragmatique et de ne demander à l’employeur d’annuler les jours de vacances que si la pathologie empêche en toute vraisemblance le but des vacances au regard de la loi, c’est-à-dire le repos. Le fait par exemple de ne pas pouvoir partir à l’étranger ne représente pas en soit un argument suffisant.
Et inversement, peut-on prendre des vacances si on est en arrêt maladie ?
Là encore, la réponse ne peut pas se limiter à un oui ou un non. Il convient de mettre en relation l’activité exercée durant les vacances avec la pathologie.
Si le fait de prendre des vacances en étant en incapacité de travail pour cause de dépression ne semble pas remettre en cause le certificat médical, il n’en ira pas de même pour des vacances au ski alors que l’on souffre d’une tendinite au genou.
Dans tous les cas, nous vous recommandons de toujours demander l’autorisation préalable à l’assureur pour éviter toute déconvenue causée par l’arrêt du versement des indemnités journalières.
On entend souvent, à tort, qu’il est interdit de licencier une collaboratrice ou un collaborateur malade. Ceci n’est pas exact. En effet, un employeur a le droit de signifier un licenciement après avoir respecté les délais de protection suivants (art. 336c al. 1 CO) :
Ces délais sont par ailleurs caducs si le licenciement est à caractère immédiat pour justes motifs. Il n’existe également aucune protection durant le temps d’essai, pour les contrats à durée déterminée ou conclus pour une durée inférieure à 3 mois.
Il est à noter, que si l’employeur a souscrit une assurance d’indemnités journalières maladie, celle-ci continuera à verser les prestations à la collaboratrice ou au collaborateur après la fin des rapports de travail, et ce jusqu’au terme des 720 jours et tant que l’incapacité est reconnue.
Le nombre d’absences maladie de courtes durées peuvent bien souvent être réduites par l’amélioration des conditions de travail.
Un lien a été démontré depuis quelques années entre le taux d’absentéisme et le bienêtre au travail. Un employé reconnu et motivé, disposant d’un bon équilibre en vie privée et professionnelle, œuvrant pour une entreprise respectueuse et bienveillante sera moins absent qu’un employé disposant de moins bonnes conditions de travail.
De même, si l’employeur se montre prévenant, démontre une sincère empathie envers ses employés absents pour une plus longue durée, et met tout en œuvre pour assurer leur retour dans les meilleures conditions, certains congés maladie peuvent être significativement écourtés. Pour aider les employeurs, de nombreuses sociétés spécialisées offrent des services de gestion de la santé en entreprise. N’hésitez pas à faire appel à leurs services.
Le congé maladie fait partie du cycle de vie du collaborateur. S’il est bien géré, traité avec bienveillance et professionnalisme, tout n’en sera que facilité tant pour l’employeur que pour ses collaborateurs.
Liste des sources